Figures de Résistance

Simone Veil

Simone Veil est née dans une famille française juive, elle est rescapée du camp de concentration d’Auschwitz à l’âge de 16 ans. Après la guerre, elle entreprend des études de droit et science politique pour devenir magistrate. Sa carrière politique est marquée par son engagement pour la libéralisation de la contraception et la loi sur l’avortement. Simone Veil est également une européenne convaincue, elle sera d’ailleurs la première femme à occuper le poste de présidente du parlement européen. Femme d’exception, Simone Veil est aujourd’hui inhumée au Panthéon de Paris.

« Discours du 18 janvier 2007 de Mme Simone Veil, présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah à l’occasion de la cérémonie du Panthéon en hommage aux Justes de France »

Nuit et brouillard

Jean Ferrat

Durant la guerre, son père, qui est juif, est déporté par les nazis et meurt à Auschwitz. Jean Ferrat a onze ans quand il perd son père, il est alors caché par les militants communistes

Etty Hillesum

Etty Hillesum est une jeune femme néerlandaise d’origine juive. En 1939 elle obtient sa maîtrise de droit et poursuit des études de russe, interrompues par la guerre et l’occupation nazie. En 1941 Etty entreprend l’écriture d’un journal Une vie bouleversée qui retrace les restrictions des droits des juifs, les persécutions… mais aussi sa foi grandissante pour Dieu. Elle fera plusieurs séjours dans le camp de travail de Westerbork d’où elle continuera à écrire des lettres. Elle s’éteint en 1943 à l’âge de 29 ans dans le camp de concentration d’Auschwitz.

Prière extraite de « Histoire de la fille qui ne savait pas s’agenouiller », Éditions du Seuil (2008)

« Ce sont des temps d’effroi, mon Dieu. Cette nuit pour la première fois, je suis restée dans le noir, les yeux brûlants, des images de souffrance humaine défilant sans arrêt devant moi.

Je vais te promettre une chose, mon Dieu, oh ! une broutille :

Je me garderai de suspendre au jour présent, comme autant de poids, les angoisses que m’inspire l’avenir ; mais cela demande un certain entraînement. Pour l’instant, à chaque jour suffit sa peine.

Je vais t’aider, mon Dieu, à ne pas t’éteindre en moi, mais je ne puis rien garantir d’avance.

Une chose cependant m’apparaît de plus en plus claire : ce n’est pas toi qui peut nous aider, mais nous qui pouvons t’aider et ce faisant nous nous aidons nous-mêmes. C’est tout ce qu’il nous est possible de sauver en cette époque et c’est aussi la seule chose qui compte : un peu de toi en nous, mon Dieu.

Peut-être pourrons-nous aussi contribuer à te mettre au jour dans les cœurs martyrisés des autres. Oui, mon Dieu, tu sembles assez peu capable de modifier une situation finalement indissociable de cette vie. Je ne t’en

demande pas compte, c’est à toi au contraire de nous appeler à rendre des comptes, un jour. Il m’apparaît de plus en plus clairement à chaque pulsation de mon cœur que tu ne peux pas nous aider, mais que c’est à nous de t’aider et de défendre jusqu’au bout la demeure qui t’abrite en nous. Il y a des gens – le croirait-t-on ? – qui au dernier moment tâchent à mettre en lieu sûr des aspirateurs, des fourchettes et des cuillers en argent, au lieu de te protéger toi, mon Dieu. Et il y a des gens qui cherchent à protéger leur propre corps, qui pourtant n’est plus que le réceptacle de mille angoisses et de mille haines. Ils disent : « moi, je ne tomberai pas sous leurs griffes ! » Ils oublient qu’on est jamais sous les griffes de personne tant qu’on est dans tes bras. Cette conversation avec toi, mon Dieu, commence à me redonner un peu de calme. J’en aurai beaucoup d’autres avec toi dans un avenir proche, t’empêchant ainsi de me fuir. Tu connaîtras sans doute aussi des moments de disette en moi, où ma confiance ne te nourrira plus aussi richement, mais, crois-moi, je continuerai à œuvrer pour toi, je te resterai fidèle et ne te chasserai pas de mon enclos. »

Dietriech Bonhoeffer

Dietriech Bonhoeffer, pasteur et théologien, fut pendu en 1945 dans le camp de concentration de Flossenbürg pour s’être frontalement opposé au nazisme. Ci-après, deux de ses prières tirées de « Résistance et soumission », recueil de traductions des Lettres et notes rédigées par Bonhoeffer durant sa captivité.

Prière du matin (Prières pour les prisonniers)

Dieu, je t’invoque dès l’aube
Aide-moi à prier et rassembler mes pensées ;
Seul, je ne le peux.
En moi sont les ténèbres, près de toi la lumière.
Je suis seul, mais tu ne m’abandonnes pas
Je suis découragé, mais Toi tu me secoures ;
Je suis inquiet, mais auprès de toi est la paix ;
En moi est l’amertume, mais près de toi la patience ;
Je ne comprends point les voies, mais tu connais le juste chemin pour moi.

Père dans le ciel,
Louange et grâces à Toi pour le repos de la nuit ;
Louange et grâces à Toi pour le jour qui se lève ;
Louange et grâces à Toi pour ta bonté, ta fidélité dans ma vie passée.
Tu m’as témoigné beaucoup de bonté,
Fais que j’accepte aussi la difficulté.
Tu ne me charges pas d’un fardeau qui dépasse mes forces.
Tu fais concourir toutes choses au bien de tes enfants.
Seigneur Jésus-Christ,
Tu étais pauvre et misérable, prisonnier et délaissé comme moi.
Tu connais toute détresse humaine ;
Tu restes auprès de moi si personne ne m’assiste
Tu ne m’oublies pas et tu me cherches,
Tu veux être reconnu de moi, tourné vers toi.
Seigneur, j’écoute ton appel et je te suis ;
Aide-moi !
Esprit Saint,
Donne-moi la foi
Qui me sauve du désespoir, du laisser-aller.
Donne-moi l’amour de Dieu et des êtres humains
Qui efface toute haine et toute amertume ;
Donne-moi l’espérance
Qui me délivre de la peur, du découragement.

Prière du soir (Prières pour les prisonniers)

Durant la guerre, son père, qui est juif, est déporté par les nazis et meurt à Auschwitz. Jean Ferrat a onze ans quand il perd son père, il est alors caché par les militants communistes

Seigneur Dieu,
Je te remercie d’avoir mené ce jour à sa fin
Et de permettre le repos du corps et de l’âme.
Ta main était sur moi,
Elle m’a gardé et préservé.
Pardonne-moi mon manque de foi
Et toute injustice causée en ce jour.
Aide-moi à volontiers pardonner
A tous ceux qui m’ont fait du tort.
Fais-moi dormir paisiblement sous ta garde
Et préserve-moi des tentations des ténèbres.
Je te confie les miens, je te confie cette maison, je te confie mon corps et mon âme.
Dieu, que ton saint Nom soit loué.
Amen

Frère Christian

Le Testament

C’est d’ores et déjà un des textes spirituels majeurs du XXe siècle… Le « Testament » de Christian de Chergé, moine de Notre-Dame de l’Atlas, est un texte d’une grande profondeur, mais aussi d’une vraie dimension littéraire.

D’une extraordinaire densité, ce texte a été rédigé en décembre 1993, deux ans avant les évènements tragiques, à une époque où les islamistes lancent un ultimatum, enjoignant à tous les étrangers de quitter le sol algérien. Christian de Chergé, d’une plume précise et bouleversante, annonce le choix irrévocable d’une« vie donnée à Dieu et à ce pays ».

En mai 1996, en apprenant la mort des moines, la famille de Christian de Chergé découvre avec émotion le contenu de la lettre envoyée par le prieur deux années plus tôt. Pressentant que ce texte dépasse largement le cadre familial et s’adresse à tous, les proches de Christian de Chergé prennent contact avec le quotidien La Croix pour proposer la publication du Testament. Depuis, le texte ne cesse d’être lu et relu par tous ceux qui le découvrent.

 

Testament spirituel de Christian de Chergé

Quand un A-DIEU s’envisage…

S’il m’arrivait un jour – et ça pourrait être aujourd’hui – d’être victime du terrorisme qui semble vouloir englober maintenant tous les étrangers vivant en Algérie, j’aimerais que ma communauté, mon Église, ma famille, se souviennent que ma vie était DONNÉE à Dieu et à ce pays. Qu’ils acceptent que le Maître Unique de toute vie ne saurait être étranger à ce départ brutal. Qu’ils prient pour moi : comment serais-je trouvé digne d’une telle offrande ? Qu’ils sachent associer cette mort à tant d’autres aussi violentes, laissées dans l’indifférence de l’anonymat.

 

https://www.moines-tibhirine.org/les-7-freres/le-testament.htm

 

Taizé - Dans nos obscurités

Martin Luther King Jr

Martin Luther King Jr., né à Atlanta (Géorgie) le 15 janvier 1929 et mort assassiné le 4 avril 1968 à Memphis (Tennessee), est un pasteur baptiste afro-américain, militant non-violent pour les droits civiques des Noirs aux États-Unis, pour la paix et contre la pauvreté.

Il organise et dirige des actions telles que le boycott des bus de Montgomery pour défendre le droit de vote, la déségrégation et l’emploi des minorités ethniques. Il prononce un discours célèbre le 28 août 1963 devant le Lincoln Memorial à Washington durant la marche pour l’emploi et la liberté : « I have a dream ». Il est soutenu par John Fitzgerald Kennedy dans la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis ; la plupart de ces droits seront promus par le « Civil Rights Act » et le « Voting Rights Act » sous la présidence de Lyndon B. Johnson.

Martin Luther King devient le plus jeune lauréat du prix Nobel de la paix en 1964 pour sa lutte non-violente contre la ségrégation raciale et pour la paix.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Martin_Luther_King_Jr)

Martin Luther King, Jr. I Have A Dream Speech